Un déclin rapide
La prospérité de la
ville s'évanouit en très peu de temps.
Sur le simple plan économique, les échanges atlantiques se substituèrent
dans le commerce européen aux échanges méditerranéens qui avaient fait
sa richesse, déplaçant vers le nord le centre de gravité des affaires.
La position centrale de Lyon devint alors périphérique.
En outre, la place bancaire lyonnaise eut beaucoup à souffrir de la confiance
accordée aux emprunts royaux : prévus pour être remboursés en quarante
et un versements, les emprunts s'achevèrent en banqueroute dès
le dixième remboursement, en février 1558.
Avec les guerres civiles, Lyon tomba
en 1562 aux mains des réformés et de son chef le baron des Adrets.
Le commerce se détourna alors de la cité et, la paix provisoirement
rétablie, les foires ne retrouvèrent plus leur activité passée. De plus,
Lyon fut frappée par de terribles épidémies, en 1563 et 1574, qui
décimèrent la population. Lyon adhéra alors à la Ligue (le parti protestant),
ce qui se traduisit par la multiplication de mesures d'exception qui détruisirent
toute activité commerciale. Enfin, les dernières années du siècle furent
marquées par une crise frumentaire d'une gravité sans précédent
et d'un effondrement démographique. Pour finir, Lyon s'effaça
de la vie politique car le roi Henri IV supprima les dernières bribes
d'autonomie municipale.
La soie : entre essor et révolte
Après le déclin
le redressement fut pourtant rapide. Lyon atteignit 100 000 habitants
vers 1690 (de 30 000 en 1597). La place bancaire (en 1643 création
d'une Loge pour la Bourse, place du Change), se doubla d'une ville de
production. Les ateliers de soyeux se multiplièrent. Les «manufactures
», en particulier la soierie et la fabrique d'étoffes de coton, connaissant
une expansion marquée, le quartier de la Croix-Rousse se peupla de maîtres-ouvriers
et de compagnons, les canuts, travaillant dans des conditions économiques
difficiles.
Lyon fut donc secouée par de nombreuses
émeutes dirigées contre le fisc ou contre le prix élevé
du pain entre 1620 et 1693. Au milieu du XVIIIème siècle,
la soierie lyonnaise s'imposa par la qualité de sa main-d'œuvre et par
l'originalité des motifs conçus par ses dessinateurs. Mais cette prospérité
restait fragile car l'emploi dans ces manufactures n'était pas
régulier et dépendait du marché économique.
Les maîtres-ouvriers se trouvaient alors très vite réduits à la misère.
D'où de fortes révoltes sociales. Mais les émeutes de 1744,
de 1745 et de 1786 n'empêchèrent pas les ouvriers de la soie de tomber
dans la dépendance totale des marchands, sans pour autant être assurés
d'un «tarif » des prix de façon qui leur eût garanti un salaire minimal.
La Révolution
Quand éclate la Révolution, Lyon fait figure de ville modérée. Mais en
1793, en pleine Terreur, la population tolère mal les exactions commises
par la municipalité jacobine de Chalier. Elle la renverse donc, au moment
même où, à Paris, les Jacobins font exécuter les Girondins. Lyon se trouve
donc à contre-courant du processus révolutionnaire parisien et national.
Elle se soulève et devient le foyer d'une insurrection (29 mai). Assiégée
par les armées de la Convention en août , la ville doit se rendre. Après
la chute des royalistes, la Convention décide de punir la ville. La répression,
féroce, est dirigée par Fouché et Collot d'Herbois. Un décret (12 octobre
1793 ) décide même la destruction de Lyon qui se limite en fait à la démolition
des remparts de l'ensemble de la ville et des immeubles neufs de la
place Bellecour.
retour la
Renaissance le XIXème siècle
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