Au cours du XVème siècle, Lyon va
bénéficier d'une excellente conjoncture et devient rapidement un véritable
carrefour commercial, intellectuel et international.
Lyon : carrefour géographique
Lyon, grâce à son admirable situation géographique est déjà un carrefour
et une zone
de circulation intense. Elle se situe au débouché des grands cols alpins
alors que l'Italie est une des régions économiquement forte dans toute
l'Europe et le Monde. Avec ses 2 fleuves, le Rhône et la Saône, tous
2 navigables et grandement navigués, elle est le lieu de transit idéal
entre le nord de l'Europe (Angleterre, Allemagne, Pays-Bas) et les pays
méditerranéens ou le Levant.
Le commerce et la banque
La
cause principale de la prospérité au XVème et XVIème siècles provient
des 2 foires annuelles attribuées par le roi Philippe le Bel à partir
de 1420. Charles VII en rajoute une 3ème en 1445 puis Louis XI devant
leur succès en octroi une 4ème en 1463. Elles ont lieu aux Rois, à Pâques,
le 4 août et à la Toussaint. Ces foires constituent un enjeu politique
"européen" important car Lyon doit concurrencer au maximum les célèbres
foires de Flandres.
Leur grand succès attire nombre d'étrangers, notamment les banquiers "
Italiens " - toscans et gênois - ainsi que de nombreux marchands tels
les drapiers et les merciers. La succursale de la banque Medicis s'installe
ainsi dans la ville en 1466.
Le Vieux Lyon coeur de la cité
Le
" Vieux Lyon " est alors le siège du pouvoir civil (Palais du Gouverneur),
religieux (Archevêché) et économique (foires, marchands, banques dans
le quartier du Change) de la ville. Il rassemble le " cœur " de l'activité
à Lyon, entourée de ses remparts entre St
Georges et le château
de Pierre Scize.
Ce quartier devient alors le lieu où il faut vivre et pendant près d'un
siècle on ne cessera pas de construire, d'ériger et de transformer les
habitations. Pour les riches notables, (les Gadagne, les Medicis) dont
la prospérité est telle qu'elle leur permet de vivre de rentes, ils se
font construire de luxueux hôtels ou des immeubles de qualité sur les
vielles constructions du Vieux Lyon. L'influence dans le style architectural
vient naturellement de l'Italie toute proche avec ses antiquités et sa
Renaissance.
Le succès de l'imprimerie
Une autre industrie naît et se développe à Lyon en bonne partie grâce
à ce contexte économique et commercial favorable, mais grâce aussi aux
artisans déjà implantés à Lyon et spécialisés dans les livrets xylographiques
: c'est l'imprimerie.
Barthélémy Buyer, un bourgeois lyonnais profite de ces atouts pour
introduire l'imprimerie en 1473 avec l'aide de Guillaume Le Roy
un imprimeur de Liège.
L'imprimerie acquiert rapidement la célébrité et attire de nombreux typographes
allemands et de grands écrivains. La ville devient un centre de production
et de diffusion d'ouvrages.
Pour preuve, à la fin du XVème siècle, Lyon compte plus de 50 imprimeurs
et plus d'un millier de publications sont sorties de ses presses.
Une ville frontière
Cette réussite financière, commerciale et intellectuelle amène la cour
et le
gouvernement à séjourner fréquemment à Lyon à partir de 1494. Ainsi,
la proximité de la ville avec l'Italie et les capitaux des grands banquiers
lui permettent de pouvoir guerroyer en Italie plus facilement .
La résidence des rois est située aux abords du Palais de l'Archevêché,
dans ce que l'on a coutume d'appeler la " maison de Roanne " qui est alors
rebaptisée : Palais des
Rois. La cour s'entoure de l'élite intellectuelle lyonnaise constituée
de hommes d'église, de marchands et d'officiers royaux.
La naissance de l'industrie de la soie
Cette affluence de marchandises et capitaux amène aussi la création de
productions manufacturières telle que l'industrie de la soie qui connaît
un développement fulgurant, (qui ne se termina qu'au milieu du 20ème siècle
!).
En 1528, Etienne Turquet, un lombard installé à Lyon, obtient
des privilèges royaux de François 1er pour la fabrication de tissus de
soie, d'or et d'argent ainsi que la suppression des charges communes pour
les ouvriers étrangers qui viendront s'établir à Lyon. Il fait des émules
et d'autres entrepreneurs suivent rapidement son exemple en installant
des métiers à tisser avec pour ouvrières les pauvres filles de la ville.
Leur succès est tel qu'en 1540 un métier " soyeux " représente politiquement
les artisans derrière les drapiers, les notaires et les merciers.
En 1548, la ville devait compter près de 800 à 1000 travailleurs de la
soie, autant que dans l'industrie du livre.
retour le
Moyen Age du XVIème au XVIIIème
siècle
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